Khajurâho, 18 décembre 2016


Une visite rondement menée des temples érotiques de Khajurâho, véritable ode à la volupté féminine, qui mélangent avec subtilité scènes de la vie quotidienne et éveil des sens.

 

Un autorickshaw vient nous chercher à 7h tapantes devant notre guesthouse à Orchhâ. Il n’est pas content car un autre chauffeur a essayé de lui piquer sa course arrangée de la veille.

Il nous accompagne jusqu’au guichet pour l’achat de nos billets de train. Sur cette portion : Orchhâ / Khajurâho, aucune réservation n’est possible et les seuls billets disponibles sont en coachs (seconde classe indienne). Nous payons 40 Rps par personne.

Charlotte est un peu inquiète, car de ce que nous avons vu de la deuxième classe locale, il semble toujours impossible de monter et d’avoir une place dans le train. Plusieurs fois nous avons assisté à des véritables batailles pour se hisser dans les wagons.

Nous patientons sur le quai (un train n’est jamais à l’heure ici) et devenons rapidement le centre de l’intérêt des voyageurs indiens, nombreux.

 

Le train arrive et nous montons un peu au hasard. Une jeune femme, Arti, nous prend sous son aile et nous guide à travers les compartiments. Elle essaye de nous expliquer quelque-chose mais nous ne comprenons pas bien. Seule certitude elle va elle aussi jusqu’à Khajurâho, et nous pouvons donc la suivre sereinement.

Finalement elle demande à quelques personnes de se pousser et nous nous asseyons au milieu d’indiens stupéfaits. Le groupe est très gentil et nous invite à partager son paquet de cacahouète. Il faut les décortiquer et ensuite jeter la coque par terre… Le sol est vite recouvert de pelures, mais ici c’est normal !

Deux des voyageurs baragouinent quelques mots d’anglais et la conversation s’oriente rapidement sur les cheveux de Charlotte. Qu’utilise-t-elle comme produit de beauté ? Ils sont surpris d’apprendre que non elle n’utilise pas de jaune d’oeuf ou d’huile pour se laver les cheveux mais simplement du shampoing. Tout le monde veut toucher, et elle devient rapidement un spécimen capillaire.

 

Évidemment pour comprendre sa blondeur, ils veulent voir des photos de sa famille. Ils sont très déçus de découvrir qu’elle est la seule blonde… Benjamin a quant à lui, le droit au visionnage d’un petit gif porno sur le portable hors d’âge de son voisin… C’est assez gênant.

Aux arrêts, les gens s’agglutinent à la fenêtre pour nous observer. C’est la première fois que nous sommes autant le centre de l’attention.

 

Le trajet se poursuit jusqu’à Mahoba, gare à une cinquantaine de kilomètres de Khajuraho. Ici, il faut changer de wagon pour aller à l’arrière du train qui se sépare en deux. Une locomotive part vers Khajurâho, tandis que l’autre continue sa progression vers le nord.

Il faut retrouver une place dans des compartiments déjà bien remplis. Benjamin doit se sacrifier et monter s’asseoir sur le porte bagage.

Nous sommes rejoint par Lucas, un italien, photographe, donnant des cours d’anglais au Vietnam. Le temps passe un peu plus vite et il est temps de dire au revoir à Arti sans qui nous aurions eu du mal.

Arrivés en gare, nous voulons déposer nos sacs dans la cloack room, (nous repartons ce soir même pour Varanasi). Le chef de gare refuse de les prendre car nous ne pouvons pas les cadenasser. Nous sommes bien embêtés, mais un chauffeur nous propose de nous déposer dans un hôtel pas loin des temples où nous pourrons les faire garder moyennant quelques roupies.

Nous acceptons, surtout que le chauffeur nous conduit pour 10 Rps par personne. Le rickshaw « partagé » nous emporte seuls…

A l’hôtel, on essaye de nous vendre une chambre, puis une douche, puis un tour des temples Est et Sud qui sont gratuits mais moins intéressants. Nous refusons le tout et Charlotte part assez agacée.

L’entrée des temples Ouest coûte 500 Rps par personne, et évidemment il est impossible de payer en carte bancaire, malgré la démonétisation et la volonté du gouvernement indien de migrer vers une économie cashless ! Nous découvrons que, comme au Taj Mahal, il est possible d’acheter des e-tickets… Nous avons encore manqué l’information !

La visite guidée est hors de prix comparée aux autres monuments mais là encore, sans explications il nous parait difficile d’appréhender la richesse du site. Ganesh, guide certifié, parle français et accepte de nous faire une petite ristourne (il faudra quand même lui donner 1000 Rps !).

 

Nous découvrons que les temples érotiques ne sont en fait recouverts de scènes scandaleuses que sur une infime partie, en marge des sculptures principales. La plupart des scènes sculptées représentent plutôt des scènes de la vie quotidienne où la nudité de la femme est tout de même mise à l’honneur. Ces scènes encadrent des postures du yoga tantrique, dans lesquels la fantaisie licencieuse de l’artiste influence la représentation des principes tantriques.

 

Les dieux dans toute leur diversité sont également très présents.

Ganesh

 

Un hommage tout particulier est aussi rendu à ceux qui ont permis la construction des temples : les éléphants, qui portent le soubassement de la même manière qu’ils ont portés les pierres des carrières jusqu’aux temples.

 

Bien évidemment on trouve de ci de là des scènes érotiques dont certaines paraphiles, souvent cachées dans des petits coins lorsqu’elles sont tout droit sorties de l’imagination un peu honteuse du sculpteur. Les quelques images de zoophilie sont racontées sous forme d’histoires.

 

Il est difficile d’imaginer que de tels temples aient pu être totalement oubliés pendant plus de 500 ans, et offerts à la jungle environnante ! Le site est étonnamment bien préservé.

 

À la fermeture (17h), nous nous dirigeons vers le restaurant Raja’s Cafe, juste en face. Nous n’avons pas mangé de la journée avec les retards de train et nous sommes affamés ! La nourriture est délicieuse et le restaurant a une jolie terrasse avec vue sur les temples !

Le WiFi marche du tonnerre et nous arrivons à publier nos trois articles du Népal d’un coup, la journée a été productive.

Le restaurant ferme et nous allons chercher nos sacs à l’hôtel, puis Benjamin se met en quête d’un rickshaw pour nous emmener à la gare. Nous partagerons le tarif de nuit prohibitif (200 Rps) avec un couple de français qui prend le même train que nous.

 

 

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