Nous avons pris le parti de voyager léger. Cela implique quelques sacrifices. Charlotte a allégé sa garde-robe, et Benjamin son équipement multimédia.
Pour réussir son voyage aujourd’hui, un terminal capable de se connecter à internet est indispensable. Il est impossible de mener une vie normale non connectée dans une société industrialisée. Et pour la tenue d’un carnet de voyage en ligne, on ne peut faire l’impasse sur l’équipement informatique.
Le choix de la tablette
Un ordinateur pèse lourd et reste gourmand en énergie. Les tablettes offrent maintenant de réelles performances qui peuvent les faire préférer à un ordinateur portable, même léger. Cependant, il faut veiller à anticiper des éléments cruciaux, bien en amont du départ :
– Même si elle est extrêmement intuitive, l’interface d’une tablette n’est pas idéal pour coder, configurer, ou même utiliser un gestionnaire de contenu. Il faut donc avoir mis son blog en place et expérimenté sa tenue sur tablette bien avant le départ.
– Pour les photographes, la tablette ne peut remplacer un ordinateur. Établir un workflow performant sur tablette est difficile. En outre, aucune tablette ne permet de traiter des fichiers Raw pour faire un post-traitement digne de ce nom. C’est donc un choix radical, déterminant pour la qualité de vos publications.
Mais la tablette a aussi des avantages non négligeables pour une utilisation nomade :
– Elle fonctionne sur 12 volt, ce qui garantit une très longue autonomie moyennant une batterie externe.
– Elle est compacte et s’emporte donc partout, comme un livre. Très utile comme bloc-note, porte-carte électronique (cartes à télécharger en amont pour pouvoir les utiliser hors-ligne), ou encore traducteur.
– Elle est moins précieuse et plus robuste qu’un ordinateur, et donc une source d’inquiétude en moins sur la route.
Réussir son passage à la tablette
– la connectique est cruciale: elle doit pouvoir lire les cartes SD pour pouvoir y transférer vos photos.
– utiliser un système d’exploitation ouvert. La tablette devient le centre névralgique de votre logistique, il faut donc pouvoir manipuler librement les fichiers. Exit iOS.
– privilégier une longue autonomie.
– Certaines limitations propre au système d’exploitation nécessitent des stratégies de contournement. Ainsi, l’interface administrateur de WordPress sur Firefox ou Chrome Android ne permet par exemple pas de mettre en ligne plusieurs photos à la fois. Il faut d’abord transférer les images par FTP sur son serveur, pour les ajouter ensuite à la médiathèque.
Mon workflow photos
Après les tâtonnements initiaux, j’ai finalement déterminé une méthode qui permet d’illustrer de beau carnets sur le vif. Le temps passé derrière le petit écran est encore trop important, surtout au regard de la qualité du rendu obtenu, je cherche donc à améliorer cette méthode.
– Régulièrement, j’insère la carte micro SD de mon reflex dans le slot de la tablette, et transfère les photos avec Photoshop Lightroom pour Android. L’application permet une visualisation et une notation rapide des photos, ainsi que les corrections basiques avec une approche « pro » (correction d’exposition, saturation, vibrance, et tonalité). Ne pas s’attendre à un miracle (difficile par exemple de régler finement les niveaux, étape pourtant cruciale pour le rendu final), et impossible de rattraper des zones, mais la palette des réglages est large, et l’effort pour le traitement en série (il est possible de copier un réglage d’une photo à l’autre) est appréciable.
– J’exporte les photos sélectionnées avec Lightroom, qui permet un reéchantillonage de qualité, compatible avec une publication web. Cette étape est cependant limitante car très lente (impossible d’exporter plus de 15 photos à la fois).
– Pour marquer mes photos, j’ai enfin trouvé une solution satisfaisante : Instawatermark permet d’appliquer sa propre signature, en série sur des lots de photos, et applique automatiquement un reéchantillonage de qualité. On regrettera de ne pas pouvoir contrôler cette étape ou même garder la résolution originale.
Mon workflow WordPress
– Avantage de la tablette qui s’emporte partout : on peut utiliser n’importe quel moment pour coucher un brouillon d’article, hors ligne. La rédaction d’un carnet «instantané» en est facilitée.
– Transfert des photos sur le serveur de notre hébergement avec AndFTP, et ajout à la médiathèque WordPress en utilisant le plugin AddToServer
– Subsiste une étape fastidieuse de construction des galeries photos et leur insertion dans l’article final à partir de l’interface administrateur. J’utilise Envira Gallery qui produit des galeries simples et élégantes, mais cette étape reste très chronophage.
J’espère que cet article vous aura convaincu qu’il est possible de bloguer avec un équipement de 270 grammes.