Nous quittons des collègues tour-du-mondistes italiens vers midi et leur laissons le soin de rendre nos clés à la logeuse. Notre objectif unique mais capital pendant les quatre heures qui nous séparent de notre train est de trouver à manger.
Après quarante-cinq minutes d’errance pour trouver un restaurant qui n’existe pas, nous échouons dans une enseigne mongole assez quelconque, ce qui ne nous rassure pas sur le sort réservé à nos estomacs pour les jours à venir.
Les trains du Transmongolien ne sont pas gris mais vert. Sur le quai, personne ne nous accueille. Et il faut même toquer à la porte du wagon pour y entrer.
Nous prenons place dans notre compartiment de seconde classe (pas de platskart pour ce trajet). Presque tout le wagon est rempli d’occidentaux. Nous sommes avec un Kazakh qui ne parle pas un mot d’anglais. Cool, cela nous permettra de rester au calme.
Mais de calme nous n’aurons pas réellement avant minuit. En raison des multiples contrôles aux frontières (nous disons au revoir à la Russie trois fois, et bonjour à la Mongolie deux fois), impossible d’aller dormir pour de bon. Nous ratons le wagon restaurant russe, et sommes trop fatigués lorsque le wagon restaurant mongol ouvre.
Nous sommes réveillés à cinquante minutes de l’arrivée par le chef de wagon qui souhaite récupérer les draps. La nuit à été courte.
Sur le quai, c’est un essaim de tour-opérateurs qui nous assaille alors que nous attendons notre propre agence. Le train a une heure d’avance, le passage à la frontière a été très efficace.
Nous préparons les derniers détails de notre voyage, avant de rejoindre notre auberge de jeunesse et de rencontrer notre guide.
Sur le chemin, l’aperçu que nous avons de la ville ne nous enchante guère : tout est gris et moche. La ville est construite de vieux bâtiments soviétiques délabrés, et de grandes avenues hyper encombrées bordées de bâtiments modernes. Oulan-Bator est une ville nouvelle en pleine expansion anarchique, où la notion d’urbanisme est inexistante.
La journée est consacrée au blog mais la connexion à l’hôtel étant extrêmement lente, nous nous réfugions dans un café. Entre gauffre et smoothie, nous arrivons à finaliser les derniers articles russes.
Le soir venu, nous voulons tester un restaurant italien non loin de notre hôtel. Arrivés devant le bâtiment, nous nous trompons d’étage et mangeons finalement un repas exquis qui jongle à merveille entre cuisine européenne et asiatique.
Le lendemain nous avons rendez-vous tôt avec Amaraa, notre guide, qui nous fait visiter le monastère Gandan Tegchenling, l’un des rares temples bouddhistes tibétains ayant échappé à la purge communiste des années 30.
Le lieu est immense et comporte plusieurs espaces dédiés à la prière ou aux études.
Nous visitons deux temples où les moines bouddhistes récitent des mantras tandis que les locaux viennent se faire purifier. L’intérieur, où les photos sont interdites, est rempli de couleurs, avec des tapisseries et des bouddhas.
Dans un dernier temple se trouve la fameuse statue du bouddha de 26 mètres de haut, démantelée par les soviétiques et reconstruite en 1996.
Après cet intermède bouddhiste nous allons au Black market faire nos dernières emplettes.
Prise USB allume-cigare pour Benjamin, collant en laine de chameau pour Charlotte et paires de chaussettes ultra chaude pour tout le monde. Nous sommes déjà frigorifiés et nous nous inquiétons pour le voyage à venir… Un thé au lait nous réchauffe quelques instants avant que nous replongions dans ce dédale.
Ici on trouve de tout, et on peut facilement y passer la journée. Nous achetons encore quelques fruits pour notre expédition à venir dans le nord de la Mongolie, et rentrons.
Les deux semaines suivantes seront très dépaysantes.