Conseils pour utiliser au mieux le tricycle indien.
Le rickshaw, plus proprement appelé autorickshaw lorsqu’il est motorisé, et familièrement tuk-tuk (désignant originellement la version thaïlandaise), est le moyen de transport incontournable pour se déplacer en ville. Les villes indiennes ne sont pas pensées pour le piéton, et l’absence ou l’encombrement des trottoirs l’oblige souvent à marcher, vulnérable, sur la chaussée.
Un trajet en rickshaw est extrêmement bon marché, son tarif kilométrique réglementé : environ 12 roupies par kilomètre. Le compteur kilométrique est obligatoire, mais dans les villes touristiques, vous vous rendrez compte qu’il est constamment en panne… Pour ne pas se retrouver à payer plus de 10 fois le prix normal de la course, il faut impérativement négocier.
Ceci est d’autant plus nécessaire que les chauffeurs de rickshaws ont intégré le fait de faire payer les touristes étrangers beaucoup plus cher que les indiens. C’est compréhensible, puisque le gouvernement indien lui-même fixe des tarifs jusqu’à 25 fois plus élevés pour l’entrée de certains monuments ou sites culturels aux étrangers.
Ainsi, il est classique de se voir proposer des courses oscillant invariablement entre 100 et 200 roupies pour des petits trajets (inférieurs à 8 km) en ville, sans véritable considération de la distance effectivement parcourue.
Obtenir le prix payé par les locaux s’annoncent difficile avec votre bouille blanche. Avec un peu de force de persuasion et surtout beaucoup de patience et de bonhommie, on peut s’en approcher.
– préalable capital : connaître le prix de la course. Il suffit de demander à une personne du coin. Le mieux est de s’adresser à un passant, car les personnels des hôtels ont eux aussi, consciemment ou non, intégré l’idée que les touristes blancs sont des portefeuilles sur pattes.
La solution technologique : avoir un GPS avec cartographie hors ligne, pour calculer en quelques secondes la distance vous séparant de votre destination.
Partir sur une base de 10 Rps / kilomètre.
– dire sa destination et demander son prix au chauffeur. Il devrait vous annoncer un montant entre 5 et 10 fois supérieur à celui calculé sur la base kilométrique ci-dessus.
– ne pas se désarmer, et entamer la négociation. Surtout rester bon enfant, garder le sourire, et ne pas s’énerver.
Après quelques jours en Inde, nos négociations sont devenus plus pénibles car nous sommes devenus trop agressifs et intransigeants (lorsque l’on connaît le bon prix, ce cirque obligatoire parce qu’on n’a pas la bonne couleur peut finir par agacer). Ne pas oublier que cela fait aussi partie de la culture locale, à accepter au même titre que le reste.
La course ayant une valeur objective (nombre de kilomètres), il n’y a pas lieu de se lancer dans un échange de marchant de tapis offre/contre-offre. À condition de s’être fixé un prix juste, on peut s’y tenir et laisser le temps et les arguments faire leur effet.
Si le chauffeur reste bloqué sur un prix trop élevé, s’en aller. Il risque de vous rattraper. Si ce n’est pas lui, c’est un autre, ayant repéré le potentiel client, qui s’arrêtera.
Quelques trucs et astuces :
– Il est persuasif de montrer l’itinéraire et la distance réelle sur son smartphone, cela ramène rapidement la négociation à des bases plus raisonnables.
– Ne pas espérer grand chose des chauffeurs regroupés aux points de passage touristique. Ceux-ci resteront solidaires de leurs prix gonflés. Il n’est néanmoins pas inutile d’entamer une discussion afin de se faire repérer par les tuk-tuks mobiles, qui eux perdent de l’argent à rouler vide et cherchent donc un client.
– Les indiens ont horreur du conflit. Nous nous sommes rendus compte par hasard qu’une dispute entre nous sur le prix de la course (elle propose plus que ce que je suis prêt à payer, s’ensuit une discussion animée), loin de nous être préjudiciable, coupait court favorablement à la négociation, le chauffeur acceptant le prix le plus bas du mâle échaudé.
– la majorité des chauffeurs ont la mauvaise habitude de pleurer à la fin de la course pour obtenir quelques roupies supplémentaires. C’est agaçant mais inefficace, puisque vous êtes déjà arrivé à destination.
– en absence de compteur, pas d’inquiétude quant à l’itinéraire, le chauffeur ayant intérêt à aller au plus court. Être vigilant en présence d’un compteur, certains chauffeurs n’hésitant pas à emprunter un chemin plus long, surtout au départ des aéroports. Là encore, le GPS se révèle fort utile.
– à Delhi, se méfier des chauffeurs malhonnêtes de mèche avec des rabatteurs.
– Évidemment, des facteurs auxiliaires influencent le prix obtenu : un endroit isolé, des heures tardives, ou un nombre limité de tuk-tuks peut doubler le prix de la course par rapport au tarif de base.
– le cycle rickshaw est une alternative plus économique pour les petits trajets. À éviter pour les longues distances. Même si la plupart des courageux vélo-cycliste acceptent toutes les courses, se retrouver dans un pousse-pousse avec un conducteur à la peine à 2 km/h de moyenne est un moment pathétique.
Nous espérons que ces quelques conseils vous permettront de vous déplacer en ville pour vraiment pas cher. Au final, une bonne négociation à Delhi, Agra, ou Jaipur permet de rouler moins cher que dans les villes où le compteur kilométrique est de rigueur (Bombay, Pune).