Une escale un peu plus longue que prévue dans la capitale thaïlandaise.
Nous arrivons tard à Bangkok, et subissons la plaie des gros aéroports : les queues interminables pour les taxis après l’arrêt des transports collectifs. Heureusement le système de distribution est assez efficace et nous nous dirigeons rapidement vers notre hôtel situé au sud de Bangkok.
Il est 3h du matin lorsque nous éteignons la lumière, il est 7h15 lorsqu’elle se rallume : nous nous déplaçons ce matin à l’ambassade de Birmanie faire notre visa. La procédure est peu contraignante, rapide, pour un coût deux fois moins élevé que le eVisa.
L’ambassade n’est qu’à deux kilomètres, nous avançons tels des zombies dans cette ville qui nous rappelle un lointain passé : les rues sont propres, les véhicules cèdent la priorité aux piétons, même les tuk-tuks sont pimpants. Nous prenons un ferry pour traverser le fleuve Chao Phraya.
Circuler dans cette ville est tellement agréable, c’est presque irréel. De nombreuses cantines de rue servent d’appétissants petits-déjeuners, à base de riz, légumes, et viande sautée.
En attendant l’ouverture du guichet de l’ambassade, nous discutons avec un personnage londonien haut en couleur (queue de cheval, tatouages, et un certain franc-parler) dont les déboires à l’ambassade d’Inde à Londres nous font bien rigoler.
Les ressortissants britanniques ont droit à un traitement de défaveur par tous les consulats indiens à travers le monde : ils paient leur visas deux fois plus cher que les autres, et obtiennent des séjours plus courts.
Nous nous rendons compte ensemble que les frais consulaires de l’ambassade à Bangkok ont discrètement (les nouveaux prix sont affichés derrière le comptoir des formulaires en chiffres manuscrits illisibles) doublé par rapport à nos informations : environ 1800, 2100 et 2500 bahts pour un visa en 3, 2 ou 1 jour ouvrés, respectivement. Soit donc le même prix ou plus cher qu’un eVisa ! Ou comment doubler le prix d’un visa tout en économisant sur le traitement des demandes. Nous déchirons nos formulaires et ne perdons pas plus de temps.
Nous avons faim et nous arrêtons à une cantine en revenant sur nos pas. Il est 9h30 du matin et nous dégustons deux sizzling (viande sautée au légumes) de porc et de poulet. C’est simple, pas cher (40 bahts, soit 1 euro le plat) et tout simplement délicieux. Benjamin termine par un véritable espresso dans un café. Le rêve éveillé continue.
À l’hôtel, Charlotte fait un petit somme, tandis que Benjamin s’occupe des eVisa. En début d’après-midi, nous prenons le métro aérien (BTS) pour rejoindre La Nature : Charlotte s’offre son premier soin chez l’esthéticienne depuis quatre mois. Benjamin part à la recherche d’un restaurant.
Nous dégustons nos premiers currys. L’addition est modique. Nous sentons que nous mangerons mieux et moins cher en Thaïlande qu’en Inde.
Pour rentrer, nous prenons un bus qui fait un grand détour par Chinatown, avant de nous déposer sur la place King Taskin. Un grand marché nocturne est déployé sur toute l’avenue Lat Ya. Vêtements, babioles, et surtout beaucoup de nourriture (poulet frit, brochette).
Charlotte succombe pour une sorte de milkshake aux Oréos. Trop sucré, c’est Benjamin qui finit.
En plein milieu du marché se trouve aussi un petit temple temporaire.
Le lendemain, nous émergeons péniblement à 11h et nous dirigeons vers le quai du ferry pour remonter le fleuve vers le nord. Un homme nous signale que le quai d’où partent les express est situé plus bas, nous le suivons.
Espérant dépasser le pont Rama VIII, nous de débarquons pas là où tout le monde descend, et nous retrouvons sur l’autre rive, à Wang Lang, terminus du ferry… C’est l’heure de manger, nous attrapons un délicieux smoothie très sucré (à base de sirop) avant de nous arrêter à une cantine coincée entre le trottoir et la chaussée. Deux soupes de nouilles aux boulettes de porc, suivies d’un espresso et terminées d’une glace. Pas le temps d’avoir faim ici, l’offre est même trop importante et alléchante pour la capacité stomacale de Benjamin.
Nous traversons finalement la rivière pour nous retrouver du bon côté (côté Est), à Tha Prachan. La jetée de ce côté-ci est hyper-touristique avec que des boutiques calquées sur Starbucks.
Le marché des amulettes est juste à côté.
Nous continuons vers le palais royal. Son périmètre est interdit à la circulation et sécurisé. Il faut montrer patte blanche pour accéder à la route Na Phra Lan. De nombreux Thais sont vêtus de noir et il nous faut du temps pour comprendre que le pays est toujours en deuil suite à la mort récente de son roi Bhumibol Adulyadej (dit Rama IX), survenue le 13 octobre 2016.
Le recueillement national est très bien organisé : il est possible d’aller prier au chevet du roi de quatre heure du matin à minuit. La file d’attente est gigantesque, les gens patientent sous des barnums. Pour l’occasion, la visite du palais est gratuite, mais il ferme ses portes aux simples visiteurs à 15h30…
Nous contournons le Parc royal pour rejoindre le quartier de Sawasdee, qui laisse entrevoir un aspect pas très haut de gamme du tourisme en Thaïlande.
En nous baladant le long du canal Khlong Rop, nous apercevons de l’autre côté un café avec des poufs et pas un bruit. Il s’agit en fait d’une auberge en bois, mais ils ont éteint la machine à café, et ne vendent pas de bières. Ils nous autorisent à en acheter à côté et profiter des lieux. Une heure de calme et de sérénité.
Sur le chemin pour aller manger, nous nous arrêtons longuement à un deuxième spectacle de rue. Les danseuses et leurs costumes sont très beaux.
Le marché de nuit a lieu tous les soirs, c’est aujourd’hui la même effervescence qu’hier.
Le lendemain, nous nous préparons sans nous presser, l’avion est à 12h45. Alors que nous nous trainons dans le bus pour l’aéroport qui vient de casser son embrayage, Charlotte s’aperçoit en vérifiant le terminal de l’aéroport que 12h45 est l’heure d’arrivée à Mandalay… L’avion décolle de l’aéroport Don Muang à 11h10, dans dix minutes… Nous avons raté notre avion ! Belle performance.
AirAsia nous échange notre billet pour un départ le lendemain. Benjamin est complètement abattu par cette erreur nous aura couté la bagatelle de 150 euro quand même.
Nous trouvons une petite guesthouse pas loin de l’aéroport pour attendre notre avion.