Petite randonnée hors des sentiers battus sur le rocher Gunung Kelam.
Le sentier débute très doucement en s’élevant au dessus d’une base de loisir abandonnée. C’est très sale, il y a des ordures partout. La grimpette proprement dite commence peu après et nous suons rapidement à grosse gouttes malgré le temps nuageux.
Une première échelle nous conduit à un premier point de vue ou s’étendent à perte de vue… les plantations de palmiers. On prend la mesure de la crise écologique que représente cette déforestation. Les forêts tropicales se réduisent, le paysage s’éclaircit, et la biosphère s’appauvrit.
Les choses sérieuses commencent ensuite avec une augmentation sensible du dénivelé, et des sections d’échelles métalliques plus longues et plus abruptes. La dernière section permet d’escalader une longue portion (20 mètres) de roche sans aucune prise. La montée est néanmoins relativement aisée, c’est la descente, surtout par temps de pluie, qui est probablement plus périlleuse. Nous restons attentifs à la présence éventuelle de serpent.
Nous atteignons une petite aire plane transformée en mini-décharge / bivouac (synonymes en Indonésie). La petite piscine promise est à sec, mais heureusement la source d’eau bien cachée au bout d’un petit sentier permet de réapprovisionner nos bouteilles. Nous pouvons continuer sans crainte.
Le chemin continue pendant deux heures et demie à travers une végétation assez dense. Malgré la présence humaine régulièrement attestée par les détritus qui le jalonnent, nous commençons à douter un peu de l’itinéraire. Par endroit, la forêt a repris ses droit et il faut ramper ou enjamber les troncs d’arbres.
L’inquiétude de Charlotte augmente, lorsque nous arrivons finalement à la fameuse hutte pour passer la nuit. Mais une petite surprise nous attend : la fameuse hutte n’est plus, puisqu’elle s’est effondrée, il y a plusieurs mois si l’on en juge par l’état du bois. Nous nous demandions justement s’il était judicieux de nous être chargés d’une tente… Un indonésien solitaire fait une pause, il nous dit que nous pouvons planter notre tente un peu plus haut. Charlotte est maintenant très fatiguée et vraiment inquiète de la possibilité de dormir dans une forêt oppressante. Le problème est qu’il est déjà 15h30 ce qui nous laisse pas la possibilité de descendre avant la nuit. Benjamin arrive à la convaincre qu’il est plus sage de se remettre en route pour chercher un bon endroit pour dormir.
Nous continuons donc vers Batu Bediri, de l’autre côté de la montagne.
La vue est grandiose.
L’eau ruisselle le long de la roche, c’est un bel endroit pour bivouaquer, excepté le fait qu’il n’y a pas un seul emplacement plat et mou. Nous bricolons tout de même avec les sardines dans la mousse. Il y a beaucoup de traces de bivouac, avec malheureusement, nombre de détritus.
Le soleil se couche tôt et la température baisse rapidement en son absence. Un bon feu nous réchauffe et nous faisons gonfler la semoule après quelques chips en apéritif.
Charlotte est épuisée et nous allons nous coucher à 19h30. Le sol n’est pas plat du tout, et Benjamin doit dormir sur le dos s’il ne veut pas finir tassé contre la paroi. Une épaisse couche de condensation s’est formée mais elle s’évapore à mesure que la nuit tombe et que le vent se lève. La température chute sensiblement et nous devons enfiler nos pulls, nous hésitons même à sortir le sac de couchage.
Heureusement nous sommes épargnés par les orages qui grondent au loin. Charlotte ne dort pas de la nuit, mais Benjamin une fois calé trouvé un sommeil profond.
Après le café du matin, nous nous mettons en route à 8h pour être à l’heure en bas de la montagne. Le chemin nous paraît beaucoup plus long que le jour précédent.
La descente des échelles est périlleuse pour Charlotte mais nous arrivons en bas à 12h40.