La Serena et la Vallée d’Elqui, 11 – 16 juin 2017


En remontant vers le nord, nous faisons un détour superflu par la Valle del Elqui.

 

Nous nous levons frais et dispos après cette nuit dans ce qui nous (backpackers) semble être un hôtel quatre étoiles. Nous allons prendre le petit déjeuner (gargantuesque) avant de rendre la chambre assez tardivement.

Nous marchons le long de l’avenue principale afin de nous éloigner le plus possible de la ville. Nous avons quelques difficultés à trouver un endroit adéquat pour faire du stop et commençons donc depuis le trottoir.

Après une quinzaine de minutes un énorme SUV s’arrête. Pedro vient de faire demi-tour pour nous, il nous a vu lors de son premier passage mais ne pouvait pas s’arrêter. Il a lui même parcouru le Chili en stop lorsqu’il était plus jeune et sait donc ce que c’est d’être au bord de la route.

Pedro est pompier volontaire et il rentre de sa garde. Il se propose de nous emmener à la Calera, mais sa maison étant sur le chemin, il nous invite à nous joindre à sa famille pour le déjeuner. Il appelle sa femme et on sent bien à son intonation qu’elle est un peu inquiète de l’initiative de son mari… Pedro s’arrête tout de même pour acheter deux empanadas supplémentaires et nous arrivons finalement dans sa charmante maison.

 

Nous sommes chaleureusement accueillis par sa famille. Ses deux filles et sa femme sont adorables et nous essayons de communiquer. Pedro qui baragouine mieux l’anglais que nous l’espagnol traduit comme il peut. Après quelques minutes à table il taquine sa femme sur le fait que nous sommes gentils et pas si effrayants.

Catalina, la plus jeune de ses filles tient à nous montrer ses deux skateboards ainsi que ses rollers. Elle est visiblement pleine d’énergie juvénile ! Nous faisons aussi la connaissance de Quinto l’énorme et vigoureux chien de la famille. Pedro l’emmène parfois lors de ses interventions. Le reste du temps il travaille dans une mine de cuivre à Copiapo, une ville au nord du Chili.

Après déjeuner, toute la famille nous accompagne jusqu’à la Calera.

 

Ils nous déposent sur une aire d’autoroute non sans nous avoir acheté quelques provisions (des petits gâteaux au chocolat) et nous avoir recommandés à un routier qui fait quelques réparations sur son camion. Les adieux sont émouvants ; ils nous semblent que nos rencontres sont de plus en plus fortes.

 

Ramon, le chauffeur routier, nous fait signe après dix minutes de stop infructueuses. Ramon est très gentil et tente de nous apprendre quelques mots d’espagnol. Il fume comme un pompier et boit aussi une quantité impressionnante de maté, dans sa calebasse. Nous nous arrêtons pour déguster des empanadas dans un resto routier sur le bord de la route. Benjamin essaie de payer mais Ramon nous invite en nous disant qu’il est content si nous sommes content.

Ramon nous lâche à Coquimbo, une dizaine de kilomètres avant La Serena à une station service. Nous avons le mauvais réflexe de poursuivre à pied plutôt que de tenter de trouver un nouveau chauffeur pour les derniers kilomètres.

 

Nous nous retrouvons en pleine zone résidentielle sans un hôtel à l’horizon. Par chance nous croisons un jeune homme qui rentre chez lui, on lui demande s’il sait où on peut dormir. Il s’avère que ses parents louent habituellement une de leur maison aux touristes, ils sont très inquiets de nous savoir dehors à plus de vingt-deux heures et un peu fatigués, nous acceptons de leur louer l’appartement pour la nuit.

Nous nous écroulons de fatigue dans le lit. Le lendemain après un petit déjeuner pris avec Maria, nous allons voir la fameuse Croix du Troisième Millénaire de Coquimbo. La ville ne nous fait pas rêver et nous espérons que La Serena sera plus sympa.

 

Nous parvenons à nos faire prendre en stop près de la plage. Alvarado est photographe amateur, nous échangeons nos Instagram et il nous dépose devant un hôtel pas cher.

 

Nous n’y posons pas tout de suite les sacs et allons déjeuner dans notre première cantine chilienne. Charlotte est ravie de voir que la carte ne se cantonne pas aux traditionnelles empanadas. Aujourd’hui ce sera cazuela de pollo (une soupe de poulet) et sole grillée pour Benjamin. Repas diététique. Nous engageons la conversation avec nos voisines de tables dont la fille aimerait beaucoup voyager après ses études.

Après une étude de marché et une longue hésitation nous déposons finalement nos affaires à l’hostel Milan, qui a une bonne atmosphère malgré le froid glacial de la maison.

 

Il fait moche et nous préférons rester à l’hôtel pour avancer sur le blog. Nous allons quand même manger des rolls dans un resto de sushis fort sympa.

Le lendemain, nous avons grand mal à nous mettre en route. Finalement nous partons tardivement et nous arrêtons déjeuner chez un italien qui propose une formule pas cher quoiqu’un peu décevante. Nous nous promenons autour de la cathédrale, l’hôtel de ville (tout rouge) et la plaza de armas étonnamment vide. Benjamin surmonte sa déception culinaire avec une énorme gaufre sur une place à foodtrucks roulottes.

 

Il est plus de 15h lorsque nous commençons enfin à tendre le pouce sur la Ruta des Estelles (la route des étoiles). Un homme s’arrête rapidement pour nous, il parle anglais couramment après une première vie de barman sur un paquebot de croisière au large des îles Galapagos. Il s’arrête à La Marquesa puis immédiatement un jeune nous prend jusqu’à Vicuna. La route panoramique serpente à travers les montagnes arides couvertes de cactus. Notre conducteur s’arrête acheter une caisse de bière bio (naturale) pour faire un cadeau (regalo). Notre espagnol s’étoffe !!

 

C’est ensuite un homme âgé qui nous avance jusqu’à Rivadavia.

 

Nous trouvons rapidement un camion pour nous enfoncer dans la vallée d’Elqui à allure d’escargot. À Montegrande, un 4×4 nous prend sur les quatre derniers kilomètres jusqu’au village de Pisco Elqui. Nous descendons voir un premier camping mais il est fermé, comme la plupart des hôtels et restaurants de la vallée pour la basse saison.

Camping fermé

 

Finalement, nous nous offrons le luxe d’une petite cabana tenue par une française, avec une belle vue. Benjamin sort faire quelques courses pour le dîner et le petit-déjeuner dans l’unique supérette ouverte.

 

Nous restons deux nuits dans la vallée, sans y faire grand chose, passant beaucoup de temps sur la terrasse à observer les étoiles, et à nous réchauffer au coin du poêle à gaz. Le village de Pisco tourne au ralenti. Seule la supérette est ouverte. Nous retournons vers Montegrande pour une promenade mais tous les hameaux sont désertés.

 


Revenir à La Serena sera plus difficile que prévu. Après une empanada frita de luxe (plus de 2000 pesos), nous nous mettons en route.

 

Si nous trouvons facilement une camionnette jusqu’à Vicuna, nous marchons ensuite plus d’une heure sur la route. Personne ne s’arrête. Nous croisons trois autres stoppeurs et sommes obligés de nous éloigner afin de ne pas nous concurrencer.

 

Finalement, alors que nous n’y croyons plus vraiment, Augusto s’arrête pour nous. Il travaille dans le bâtiment et comme notre espagnol s’améliore de jour en jour nous arrivons à discuter tout le trajet. Il nous dépose en centre-ville à quelques pas de notre premier hôtel.

Nous sonnons tout guillerets à la porte de l’hostal Milan, car nous avons hâte de retrouver ce lieu cosy. La propriétaire nous accueille comme si nous étions attendus, et nous tend des écouteurs… Nous -enfin Benjamin- les avions oubliés ici…

Nous ressortons dîner sur la place à roulottes. Benjamin opte pour un burger et Charlotte pour des sushis. L’homme finit évidemment par une double gaufre, signature de La Serena.

 


Nous avons un peu du mal à nous mettre en route le lendemain matin, une vraie constance depuis quelques temps (peut-être la fatigue accumulée du voyage ou l’idée un peu déprimante que ce soit la fin).

La cathédrale de La Serena

 

Après un croissant au fromage et un feuilleté jambon-fromage-ananas (casse-croûte bien plus raffiné que la simple empanada), nous allons voir les jardins japonais que nous n’avions pas encore visités. Dommage qu’ils soient si près de la route car leur sérénité est polluée par l’environnement sonore.

 

Nous nous plaçons une centaine de mètres avant l’entrée de l’autoroute vers 15h. Un gros débit de voiture défile mais aucune ne s’arrête… La sortie d’une ville en stop est toujours difficile, mais aujourd’hui cela vire au cauchemar parce que la transition entre la ville et l’autoroute est trop courte : nous sommes à seulement deux-cents mètres de l’entrée de l’autoroute, mais encore en ville.

Après plus d’une heure d’attente, nous essayons de changer de lieux en visant une station-service mais un jeune homme qui semble savoir de quoi il parle nous affirme que nous sommes au bon endroit. Il faut persévérer.

Alors que nous commençons à désespérer et sérieusement envisager la nécessité de rester une nuit de plus dans cette ville, un énorme camion nous klaxonne et s’arrête quelques mètres plus loin. Nous embarquons avec soulagement dans notre nouveau véhicule.

 

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